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David Dacko

Importante figure de la politique centrafricaine pendant plus de cinquante ans. Il occupa le poste de président de la République pendant deux mandats : de 1960 à 1966 puis de 1979 à 1981.

Le premier président de la République Centrafricaine naquit le 24 mars 1930 à Bouchia, près de Mbaiki, dans la région de Lobaye qui faisait alors partie du territoire du Moyen-Congo, en Afrique Équatoriale française. Il suivit une formation de professeur, donna des cours à Bangui et fut nommé directeur de l’École Kouanga.

En 1955, il devint partisan du chef de l’indépendance, Barthélémy Boganda, qui appartenait au même groupe ethnique que Dacko. En mars 1957, il fut élu par l’Assemblée Territoriale. Boganda le nomma ministre de l’Agriculture et, par la suite, ministre de l’Intérieur et des Affaires Administratives.

Après le décès de Boganda, Dacko fut élu président du Gouvernement avec l’approbation de la France. Il donna rapidement un caractère autoritaire à son régime : il élimina le système multipartite, abolit la Constitution et instaura un système présidentialiste, le président de la République étant élu pour une période de sept ans. Il n’arriva pas au terme de son mandat puisqu’il fut renversé par un coup d’État en 1966.

Il fut arrêté à Bangui puis condamné à mort, mais le nouvel homme au pouvoir, le colonel Jean-Bédel Bokassa, lui laissa la vie sauve, le contraignant à la réclusion dans sa région natale.

Bokassa s’autoproclama président de la République et peu de temps après, président du Gouvernement. Il assura bien plus son pouvoir que son prédécesseur, se faisant nommer en 1972, président de la République à vie. Il se proclama en outre empereur, sous le nom de Bokassa Ier, et le 4 décembre 1976 il changea le nom de l’État pour celui d’Empire Centrafricain.

David Dacko revint au pouvoir le 20 septembre 1979 grâce à la France, qui abolit le régime monarchique de Bokassa Ier et restaura la République Centrafricaine. Lors de cette seconde phase, il prouva qu’il n’avait pas appris les manières démocratiques et fut critiqué par toutes les catégories sociopolitiques. Pour faire taire les critiques, il permit la libre activité politique et soumit une Constitution démocratique à un référendum, laquelle fut approuvée de façon écrasante.

Le 1er septembre 1981, Dacko fut renversé lors d’un nouveau coup d’État mené par le général André Kolingba. Dacko s’en sortit indemne et, des années plus tard, revint même à la politique à la tête d’un parti d’opposition, contre le général Kolingba. Dacko participa aux élections présidentielles de 1993 et obtint 20,10% des voix, arrivant à la troisième place.

Dacko conserva ses liens avec la politique de façon active et participa en 2003 au Dialogue National, un débat sur la réalité sociale, économique et politique du pays, mais peu après le début de celui-ci, une crise d’asthme l’empêcha de participer à la conférence nationale en question.

Dacko mourut le 20 novembre 2003 à l’Hôpital Général de Yaoundé. Le Gouvernement Centrafricain décréta un mois de deuil national à la mémoire de l’ex-président décédé. Le 13 décembre, il fut enterré à Mokinda, où il résidait.

Sources :