Un silence retentissant : les conflits dans la région des Grands Lacs africains

Le 10 mai dernier, le Financial Times publiait une présentation du rapport 2013 de l'organisation Africa Progress Pannel, dirigée par Kofi Annan, où l'on reproche le manque de transparence dans les opérations entre le gouvernement congolais et les collectivités privées. Il semblerait qu'entre 2010 et 2012, l'état aurait perdu 1,36 milliards de dollars à cause de ventes d'actifs miniers en dessous de leur valeur réelle. Un chiffre qui correspond au double du budget annuel de l'éducation de la République démocratique du Congo.

Lors du débat qui a eu lieu hier, jeudi 23 mai, à la Fondation Carlos de Amberes, des chercheurs, des politiques et des journalistes africains et européens de premier degré ont essayé de mettre l'accent sur le long conflit dont souffre la région des Grands Lacs. Sous la direction du prestigieux africaniste Mbuyi Kabunda Badi, ils ont analysé les acteurs, les motivations politiques et économiques qui alimentent la violence sur ce territoire transfrontalier, ainsi que les perspectives de paix, les opportunités pour impulser la démocratie et le développement, et le rôle très important de l'Occident, et plus particulièrement de l'Europe, dans ce processus. Ils ont également mis en évidence les terribles conséquences de ces longs conflits pour les droits de l'Homme, et notamment ceux des femmes.

Le colloque, organisé par l'Observatoire sur la réalité sociale de l'Afrique subsaharienne de la Fondation Carlos de Amberes, en collaboration avec Casa África, l'ambassade de Belgique en Espagne et le ministère des Affaires étrangères de la Belgique, s'est déroulé dans le cadre des activités de la Journée de l'Afrique (le 25 mai). Le ministère des Affaires étrangère et de la Coopération (MAEC), la représentation de la Commission européenne en Espagne, le Real Instituto Elcano, la Fondation Mainel, la communauté autonome de Madrid et la Fondation Mujeres por África ont également collaboré à cette initiative.